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La rentrée dans la nouvelle école – Blog de Papa Lion

Bébé Lionceau

On m’a suggéré de redevenir drôle et ça tombe bien car ma fille pleure toute la journée depuis sa rentrée dans sa nouvelle école alors rions. Essayons. Je fais le clown dans la voiture, je pensais qu’aller à l’école en voiture participerait de la nouveauté et d’une rentrée réussie alors qu’en vrai on longe des boulevards tristes, surtout quand on est assise derrière Papa et qu’on reconnaît le chemin et qu’on n’aime pas vraiment le parcourir dans ce sens. Je fais le clown, Grand Frère Lion est plié en deux, tu m’étonnes : la maîtresse est gentille et ils font de la musique. Bébé Lionceau est pliée en deux et c’est plutôt d’angoisse. Elle ne pleure plus dans la voiture, ce serait un léger mieux si elle ne faisait pas cette mauvaise mine. Elle me regarde impassible à travers le rétroviseur, je ne la reconnais pas.

La fille de l’accueil du matin n’est visiblement pas lève-tôt non plus, ça tombe mal. Elle lève les yeux au ciel en voyant Bébé Lionceau en larmes, Bébé Lionceau regarde ses pieds ; leurs regards ne risquent pas de se croiser. Je n’ai pas connu pire dans ma vie que le regard des autres parents sur moi quand ma fille s’agrippe et manque de m’arracher le falzar en hurlant papa papa.

Bon. On me dira qu’on a tous connu ça ben moi c’est nouveau parce que Bébé Lionceau avant c’était Ponyo qui sourit et elle n’a pas beaucoup pleuré pendant son année de petite section. Elle encaisse les coups que je lui ai portés, j’ai du mal à me regarder dans mon rétroviseur. Pourtant si je devais effeuiller la marguerite je l’aimerais à la folie, à la folie, à la folie, à la folie. Elle est belle et elle est drôle, quand elle s’arrête de pleurer elle est vraiment très drôle, et puis ce ne sont pas des dessins, ce sont des chefs d’œuvre et ce ne sont pas des câlins, ce sont des étreintes, ce n’est pas de la douceur c’est de la tendresse, ce n’est pas de l’amour, c’est la passion. Elle lit Tintin en cherchant surtout Milou, elle parle avec des haricots plein les dents et elle trouve que ce n’est pas une cantine mais un restaurant puisqu’on n’y mange autant de pain qu’on veut.

La journée passe : des élèves qui sans faire exprès ont mis un coup de poing à d’autres qui n’ont pas fait leurs devoirs parce qu’ils ont oublié. Ces petits d’aujourd’hui sont moins mis en danger par les jeux vidéo que par le manque d’imagination.

17h30, je file à l’école de mes enfants. L’ATSEM de Bébé Lionceau me dit que ce n’est pas mieux, que c’est préoccupant mais que ça va s’arranger, je trouve ça contradictoire, elle m’agace. Nous montons chercher Grand Frère Lion à l’étude. « Ca s’est vraiment bien passé pour Bébé Lionceau » me dit-il. Je suis surpris : on vient de me dire l’inverse. « Je ne l’ai vue pleurer que deux fois ! ». Je compte le nombre de fois qu’il a pu la croiser dans la cour : avant la cantine, après la cantine. Bref, il veut rassurer son papa.

C’est la franche rigolade sur le chemin du retour et punaise c’est bon. Grand Frère Lion a passé une super journée, mis à part le handball parce qu’il faut dribbler et il n’y arrive pas. Sans blague ? La maîtresse lui a suggéré de s’entraîner à la maison, je trouve que c’est une bonne idée, il me rappelle qu’on n’a pas de ballon de handball et que de toute façon j’habite dans un appartement, maintenant. Grand Frère Lion regrette qu’il y ait deux fois sport et une fois musique dans la semaine. Il aurait préféré l’inverse. Il me montre une clé de sol dans le rétroviseur mais je regarde surtout sa sœur. Elle observe à travers le carreau le défilé des gens dans la rue et doit se demander pourquoi tout le monde ne reste pas à faire des dessins à la maison avec son papa, ou avec sa maman, ou avec les deux. Je lui demande ce qu’elle regarde, elle me dit « rien ». Bon.