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Septembre, Maurice Carême et tableaux de conversion – Blog de Papa Lion

Bébé Lionceau porte des chaussettes à motifs et des crocs et je me fous un peu d’elle mais elle est habillée à l’italienne alors finalement je dis oui (j’aime bien l’Italie, tout le monde aime bien l’Italie) puis elle me demande ce que ça veut dire à l’italienne. Je lui recommande la lecture du penseur Barzotti. Je l’aime à n’importe quel pays et change d’idée sur les italiennes. Elles ne sont pas plus belles que les autres : elles portent en toute simplicité des crocs et des chaussettes. C’est tout. Nous apprenons la poésie de l’automne en zozotant que les feuilles rousses font un tapis d’or et vice-versa. C’est le cours préparatoire. On se prépare à apprendre des poésies à la con. Je la prie d’enlever ses chaussettes. Le CP c’est le début de toutes les emmerdes et Grand Frère Lion qui court moyennement deuxième année s’embourbe dans son tableau de mesures. Quand je pense que je fais ce métier, moi aussi. Il faudrait supprimer les devoirs, ça sert à pourrir les jolis week-ends, il faudrait avoir l’audace d’écrire pour les devoirs de profiter du week-end et de jouer à courir après son père mais il faut faire des tableaux de conversion et apprendre des poèmes de Maurice Poème. Y’a pas plus cons que les instites. Je me demande quelle tronche il pouvait avoir, Maurice Carême, bon allez je cherche et je trouve ça :

J’évite de montrer ça à Bébé Lionceau. Elle pourrait croire que c’est Picasso. On prépare l’apéro et puis pschitt, pas d’apéro, les enfants s’en vont et je m’enquille le sauciflard à moi tout seul. J’entretiens des relations privilégiées avec la CAF, Free, La Poste, EDF pour le gaz, GDF pour l’électricité, le courtier, l’ancienne propriétaire, l’autre ancienne propriétaire, la banque populaire et je me demande bien pourquoi. On a écrit une chanson avec les élèves, hier. C’est ou ce sera la chanson du vendredi. Vendredi on envoie danser les tubes de colle, un truc dans ce goût. Un tube décolle. On s’amuse bien.

Je voudrais juste apprendre à mes élèves à lire et à écrire des chansons mais faut que je les évalue parce que c’est le début d’année de fin de septembre. Je ne sais pas du tout pourquoi il faut faire ça.

On a déménagé, c’est chouette, le voisin ronchonne et le chat ronronne. On est dans les arbres, une cabane. C’est clafi de bonnes ondes et de moustiques. Je mets les fringues trop petites de ma fille de côté, pour ma nièce. Je mets les fringues toujours à sa taille de mon fils, pour l’hiver. C’est toujours un bel enfant en six ans. Il tire dessus ou c’est que les fringues grandissent avec lui. Il a repris le tennis, un copain qui n’en est pas vraiment un s’est foutu de lui. J’ai dit à mon fils de lui casser les dents, il n’en fera rien. La mère du copain m’a entrepris : il faudrait que je lui parle, à son fils, parce qu’elle ne s’en sort pas. Casser les pieds, casser les dents, elle me cassait tout.

La maman de Grand Frère Lion a insisté pour le tennis, elle avait raison. Qu’il s’y ferait des copains. C’est pas encore un échec mais ce n’est pas tout à fait un succès. Je me suis fait une copine : la mère du trublion casse-couilles. Elle ne me lâche plus. Elle échangerait bien son fils contre le nôtre. On entend des trucs, des fois. Ce matin j’ai entendu un papa dire à son fils qu’il fallait qu’il avance, sinon il allait le frapper. Ca m’a ébranlé. C’était un de mes élèves. J’espère qu’il m’apportera une feuille morte ou une bogue lundi matin. Pas un marron.

J’ai le moral au top avec mes enfants, et puis aussi avec mes élèves. Ils vont tous bien en classe, je crois. On se poile et on bosse et puis c’est des fois le bazar, je gueule et ça va. Je n’ai aucune envie des les évaluer nationalement. L’inspectrice m’a demandé d’aller chercher les évaluations à la circon, j’ai dit non. Elle me les a déposées, y’en a 22, j’ai 25 élèves. Je ne cherche plus à comprendre. J’ai très envie de les siphonner, les évaluations nationales de début d’année de la fin de septembre.

On a un beau jardin à présent. Grand Frère Lion fait de la pétanque et s’énerve. Bébé Lionceau court après le chat. Ils me courent après, quand on en a fini avec Maurice Carême et les tableaux de conversion.

La classe découverte – Blog de Papa Lion

C’est l’Aven d’Orgnac et ça brille comme à la boum.

Grand Frère Lion qui part en classe de découverte c’est un événement dans une vie alors pour sa production d’écrit du lundi il a écrit dans son cahier qu’il n’était pas très motivé et que la perspective de partir une semaine loin de sa maman de son papa et de sa petite sœur, « ça ne lui allait pas trop ». Puisque c’était écrit sans erreur, dans la marge, la maîtresse a noté « TB ». Très bien, très bien, fallait le dire vite : nous n’étions pas rassurés.

Ils ont constitué les chambrées en classe, chaque élève devant proposer deux copains. Grand Frère Lion a indiqué qu’il voulait bien dormir avec E. et L., mais comme L. a préféré être avec S. et que E. a souhaité partager une chambre avec Y., notre petit garçon s’est retrouvé avec quatre copains qui n’en étaient pas. Mais il avait l’air de s’en foutre un peu. Je crois qu’il n’a pas vraiment de copain, alors du coup ça n’avait pas d’importance.

Il s’est montré finalement plutôt partant à l’idée de partir. Je lui ai sorti une valise, sa maman l’a remplie. Il a glissé un doudou dedans, un koala qu’on a naïvement nommé John et qu’on a toujours affublé d’une origine australienne, du coup il parle avec un accent australien, mais je ne connais pas bien l’accent australien alors disons qu’il a un accent british et qu’il ne connaît pas tous les mots, on le fait souvent parler ce doudou, depuis que Grand Frère Lion est né et maintenant qu’il a neuf ans ce doudou continue de lui parler, souvent, avec son accent mal bricolé et les mots qui lui manquent. J’ai dit à mon fils qu’il serait sans doute le seul à avoir un doudou et qu’il fallait peut-être le laisser dans le rabat de la valise et ne le sortir qu’en cas de chagrin mais non, à ce moment-là autant ne pas l’emmener, et comme ne pas l’emmener c’était ne pas partir, ben John serait du voyage et resterait pendant la journée sur son oreiller, comme à la maison, comme à les maisons.

Il y a eu un blog de classe, c’était sympa, on a pu voir notre fils en virée avec ses copains, enfin avec ses camarades de classe. Pas de photo de John, mais plein de photos de tous ces mômes bientôt grands qui prennent la pose en faisant le V de la victoire. Des mamans bizarres ont laissé des messages bizarres et un peu culpabilisants : « tu me manques Machine », dans ce goût-là. J’ai eu envie de commenter les commentaires mais j’ai fermé ma tronche et mon ordi. Pourtant mon fils me manquait. J’ai croisé une maman un matin en déposant ma fille, je lui ai demandé si ça allait, elle m’a dit que sa fille lui manquait, et qu’une semaine sans elle c’était dur. J’ai bafouillé que tout cela  était question d’habitude.

Le jeudi, c’était boum. Un événement de la plus haute importance pour la plupart des enfants, plus important en tout cas que l’Aven d’Orgnac ou la grotte de la Salamandre. Pour notre petit grand garçon, la boum, c’était plutôt la corvée. Comme la maîtresse avait informé les familles qu’on pouvait s’y déguiser, Grand Frère Lion a emmené son déguisement de pompier. Je ne suis pas sûr qu’il ait fait beaucoup de conquêtes à la boum. En tout cas, d’après ce que j’ai compris, c’était le seul enfant déguisé. C’est pas une préadolescence qu’il nous fait : c’est une post-enfance. Ca me touche beaucoup, ce manque d’appétence profond pour l’adolescence. Je suis fier de lui, de son doudou australien et de son costume de pompier. Et puis des fois ça me fait de la peine. Je m’en fous parce qu’il est beau comme un astre et que le Soleil, il aurait pu l’inventer, mais il y a comme un décalage et les gens décalés ne sont pas toujours très heureux. Je ne suis pas certain qu’avoir Michel Delpech comme idole à neuf ans soit très rassurant.

Je trouve ça séduisant, être précoce et en retard à la fois.

Alors heureux, l’a-t-il été cette semaine ? Il est descendu du bus assez fatigué, il s’est plaint du bruit mais il avait passé une bonne semaine. Nous lui avons demandé si les autres enfants avaient emmené un doudou, mais non, il était le seul. Et qu’est-ce qu’il s’en foutait ! Doudou s’en fout, au mois d’août on mettra les bouts, peut-être à l’Aven d’Orgnac, il se souviendra de tout et ce sera chouette.

Hier soir j’ai taquiné un collègue ami au prénom composé et j’espère qu’il ne l’a pas mal pris, il était le seul déguisé pour le film d’école et j’ai trouvé ça mieux que tout, puisqu’il m’a fait penser à mon fils.

Ma semaine, je l’ai passée seul avec sa sœur, donc pas tout seul. On a passé une chouette semaine, on est allé au jardin mercredi, on le fait souvent mais c’était extraordinaire parce que Grand Frère Lion n’était pas là. Mais enfin il était bien temps qu’il rentre et sa sœur l’a serré très fort, quand il est descendu du bus.

J’aime beaucoup qu’il ait l’air indifférent alors que tout cela le touche énormément. J’aime bien qu’il ait l’air indifférent et qu’il soit si différent. Sa maman m’a raconté une anecdote que j’espère garder en mémoire toute ma vie : quand elle l’a déposé au bus, lundi dernier, un de ses camarades avait une valise énorme. Maman Lionne a demandé à cet enfant pourquoi sa valise était si imposante et le camarade de mon fils lui a expliqué qu’il avait pris plein de pantalons de jogging, un par jour parce qu’il aimait bien se rouler dans l’herbe et qu’il avait bien l’intention de se lâcher sur le jogging boueux pendant cette semaine, ça servait à ça une semaine de classe de découverte. Alors notre fils lui a répondu que c’était un peu pareil pour lui : il avait mis un boxer en plus dans sa valise, au cas où il avait un accident.

Il faut que je me souvienne de m’en souvenir toute ma vie.

 

 

6 ans – Blog de Papa Lion

Bananes infectes : du coup je me suis gavé.

Puisqu’elle a six ans c’en est fini des caprices et d’ailleurs elle se douchera sans que je l’aide. Elle l’a dit quand elle avait 5 ans, c’était avant-hier. Nous avons fêté son anniversaire chez sa maman hier après-midi, j’ai été le premier invité à arriver, elle m’a ouvert la porte en ricochant dans tous les sens, genre salut je te préviens je suis super excitée, d’ailleurs j’avais des fleurs à la main, pour elle et pour sa maman et même une fleur coupée pour son grand frère, ça ne l’a pas calmée, elle m’a dit qu’elle allait les mettre dans un peu d’eau, je crois qu’il faut être grande pour dire un truc comme ça : « je vais les mettre dans un peu d’eau ». Elle a demandé un vase à sa mère, c’est certain : elle avait changé pendant la nuit. Enfin elle était quand même très excitée : ils arrivent quand ?

Ils ont fini par arriver, c’est marrant les gamins de 6 ans parce que c’est tout content d’arriver mais ça ne veut pas forcément entrer, il faut tendre un peu la main et ma grande fille a été très accueillante, elle a montré les fleurs à tous ses copains. Ils ont eu l’air de trouver ça bizarre comme cadeau, des fleurs. « Bon ben… » ont-ils tous eu l’air de dire en tendant leur propre cadeau à ma fille, et on a dit un peu pareil à leurs parents pour qu’ils s’en aillent : « bon ben… ». On a pris les numéros de portable au cas où, d’ailleurs on peut se demander au cas où quoi, mais enfin c’est l’usage, comme « merci et bon courage – Pas avant 17h30 hein ».

Mais on ne les a pas tous raccompagnés à la porte, la maman des jumelles nous a fait un drôle de caprice, elle a dû sauter son anniversaire des 6 ans celle-là, quoi qu’il en soit elle a d’abord sorti deux paires de chaussons pour ses fifilles, faut reconnaître qu’ils étaient pas mal, Reine des neiges et compagnie, on s’est regardés un peu amusés avec la maman de Bébé Lionceau et de Grand Frère Lion, parce que les trucs amusants ça continue de nous amuser beaucoup, mais on a moins rigolé quand la maman des jumelles a sorti une troisième paire de chaussons : les siens. Des chaussons Reine des … , et la voilà sur le canapé à jouer avec les enfants, surtout les deux siennes. Bon. J’ai eu peur qu’elle donne toutes les réponses à la chasse au trésor mais non, elle a tenu sa langue et son téléphone portable.

C’était chouette en tout cas. Je n’avais plus mangé de banane Tagada depuis trente ans : c’est infect ces machins là et j’en ai quand même mangé plusieurs. C’est infect et on s’en rend compte après coup. Alors que les fraises, elles, sont toujours excellentes. Et de saison.

Et puis ça a été 17h30, la maman des jumelles a rangé les trois paires de chaussons dans son sac et remis ses bottes, elle a au l’air d’avoir passé un très bon après-midi. Les enfants se sont bien poilés et nous n’avons pas déploré le moindre dégât matériel ni humain. Mes enfants ont une maman formidable. Avant de partir, une maman m’a demandé, à moi, si ça faisait longtemps qu’on habitait le quartier. Je lui ai expliqué que je n’habitais pas là. « Bon ben…merci » et puis elle est repartie.

J’ai un peu aidé Maman Lionne à ranger, mais enfin je ne savais pas trop où ranger les choses, et comme j’étais venu sans mes chaussons il a fallu repartir. « Bon ben…merci ».

Bon ben de rien. On s’est souri et puis je suis parti.

D’ailleurs, pour une fois, ma fille ne m’a pas demandé de rester. Je crois qu’elle a 6 ans, maintenant.

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( Comme les premières années du blog ont disparu, voici ce qui s’était passé pour les 6 ans de Grand Frère Lion. C’était il y a plus de trois ans, en décembre 2013.

Mercredi dernier, la maison était the place to be. Grand Frère Lion nous avait gonflés pour qu’on mette des ballons partout et qu’il y ait des jeux comme l’année dernière. Jeux, jeux jeux, je lui dis, mais enfin, il n’y en a que pour toi : non, il répond, pour moi et mes poteaux. Alors nous lui avons concocté l’anniversaire qui lui assurer sa réputation de petit mec le plus cool de sa classe de CP.

Ils sont arrivés bien à l’heure et tout timides. N. a mis sa plus belle robe et M. son plus chouette jogging. En guise d’amuse-bouche, le garage et la dînette ont fait sensation. Puis ça a été la queue de l’âne (le remake de l’an dernier, mais une valeur sûre), la pêche à la ligne (idem) et enfin l’atelier marque-page, l’occasion pour moi de sortir ma plastifieuse qui va m’assurer la réputation du papa le plus cool du CP, sauf auprès de M.A. qui depuis le début préférait continuer sur les petites bagnoles. Les marque-page plastifiés, Grand Frère Lion nous a demandé de sortir la patoune – là, sa réputation de mec le plus cool a pris un coup dans l’aile, ils l’ont tous regardé en écarquillant les yeux, c’est quoi la patoune ? Ben la pâte à modeler, balance-t-il. Ouf, ils ont ça trop cool comme nom, la patoune. Sensation, là encore. Oui, patoune, petites voitures et dînette pour des gamins de 6 ans. Je crois que le mercredi leur fait du bien (n’en déplaise à celui dont « la réforme…s’il savait etc. »).

Et enfin a sonné l’heure du gâteau et des cadeaux. Les cadeaux, les cadeaux, j’ai lancé, et ils m’ont tous suivi. Grand Frère Lion a ouvert ses cadeaux soigneusement, a dit ouah pour chacun, a eu un mot gentil pour chacun et a fait un bisou à chacun, sauf à M.A. qui a préféré qu’on lui serre la main, c’était bien mignon tout ça. Alors j’ai fini par dire que c’était bien mignon tout ça, mais que si on mangeait ? Le gâteau, le gâteau j’ai lancé, et ils ne m’ont pas suivi parce que Maman Lionne arrivait déjà dans le salon avec son gâteau de fou. On a quand même chanté Joyeux anniversaire en français, en anglais, en espagnol, en portugais et en arabe. Sauf M.A. qui a chanté Papaouté. On s’est régalé, et puis ils sont tous partis se laver les mains et se sont remis à jouer, jouer, mais enfin ils ne pensent qu’à s’amuser ces petits ? Ben oui.

Et ça a été l’heure des mamans. M.A. a haussé les épaules quand sa maman lui a demandé si il s’était bien amusé. D. a dit à son père qu’il devait acheter une plastifieuse, mais le père était en warning devant la maison, je ne sais pas s’il a été d’accord. N. ne voulait plus partir, elle en a pleuré. Comme il a fallu la consoler, ça a pris du temps, Grand Frère Lion lui disait qu’elle pourrait revenir quand elle voudrait et ça la faisait encore plus pleurer, alors j’ai fait un peu plus connaissance avec sa mère et avec celle de S. Elle sont plutôt sympa ces mamans. Elle sont toutes voilées, je voulais leur poser plein de questions sur le voile : si elles le portent chez elles, si elles le portent sincèrement par plaisir, ce qu’elles pensent de Maman Lionne qui a les cheveux tout lâchés, si N. et S. devront en mettre un sur la tête quand elles seront plus grandes. Mais enfin nous ne sommes pas si intimes. Et puis je voudrais que N. et S. reviennent l’an prochain, alors j’ai remercié leurs mamans d’avoir gâté Grand Frère Lion et leur ai poliment serré la main. L. voulait bien partir, elle, mais c’est son grand frère qui voulait rester, et sa mère aussi qui nous a bien pris le chou avec ses charges contre la maîtresse. Elle nous avait déjà fait le coup l’année dernière : les maîtresses mettent soit disant la barre trop haut. Nous avons peiné à nous en débarrasser, ainsi que du fils ainé qui ne se lassait pas de confectionner puis cuire des gâteaux à la patoune dans le four de la dînette et à qui je me suis surpris de dire qu’attention, la grille était sans doute chaude. Mais enfin ils sont tous partis, nous nous sommes retrouvés enfin seuls avec nos milliers de miettes de patoune à balayer, la plupart déjà sous nos semelles ce qui faisait toujours ça de moins à ramasser.

Grand Frère Lion nous a remerciés. Il était content d’avoir ses potes. Il n’a pas toujours été comme ça, Grand Frère Lion. Mais à six ans, il est encore souvent dans son monde, notre fils. Le voir dans son univers nous a fait du bien. )

Halloween – Blog de Papa Lion

StampaMon fils me demande pourquoi le chien du vigile est ainsi muselé. J’explique, c’est un berger allemand mais l’enfant trouve que ça n’a ni queue ni tête, enfin si, mais que ça n’a pas la tête de son emploi, je l’entends déjà me dire qu’il a plutôt l’allure d’un vigile clermontois et que c’est de son chien qu’il parle. Toujours est-il que les voleurs peuvent bien s’envoler : ils ne sont pas près d’être mordus. Justement, je lui explique que c’est dissuasif, je lui dis « tu n’iras pas voler si tu vois que le gardien a un chien potentiellement méchant » et là c’est moi qu’il trouve méchant : il n’irait jamais voler.

Nous revenons de la fête d’Halloween et sommes donc sur le parking de la grande surface, genre 1000 mètres carrés. Mon bébé cadum fait son bébé dans le caddie et Grand Frère Lion n’en démord pas : le chien ne mord pas s’il est muselé. Nous achetons quelques légumes et faisons l’impasse sur les bonbons car cet après-midi, à la fête d’Halloween, c’était Haribowin.

Mais dans la voiture la conversation passe de la citrouille au chien qui fout la trouille. Je lui explique qu’on met un gros chien méchant pour faire peur aux voleurs et qu’on lui met une muselière pour rassurer les papas, et qu’il vaut mieux que le gardien tienne en bout de laisse un berger allemand muselé qu’un caniche aux ratiches de lait.

Un ange passe au loin et le feu au vert.

« Et un caniche avec une muselière ça fait quoi ? »

Punaise pétard peuchère cet enfant est opiniâtre ce que la citrouille est à l’oween. Déjà la pinata n’a pas loupé : et ça sert à quoi de casser une boule, et c’est dangereux on peut se prendre un coup, et autant manger directement les bonbons dans leur sachet et sachez que les bonbons ça colle, entre autres des caries. A la chasse aux bonbecs fallait les voir, sa sœur et lui, main dans la main, plantés au milieu du jardin quand leurs copains, tous au charbon et tous azimuts, chassaient les fraises tagada dans les framboisiers d’la tata. La mamie de la copine leur en a mis dans les mains, comme de bien entendu mais ni vu ni connu. Il est venu me demander s’il pouvait en manger.

Mais oui, croque-le, mon sucre ! Allo ! Oui, c’est Halloween !

Halloween, Grand Frère Lion croyait en être revenu mais en revenant je comprends que son avis a changé sur la question : il vient de passer un bon après-midi chez sa copine québécoise qui en connaît tout un rayon, surtout celui des sucreries, et qui a eu la bonne idée de décorer le mazet de sa mamie de crânes et de momies. Mazette, la fillette un peu crâne a réussi son coup. On s’est jamais autant marré le jour de la fête des morts.

Non vraiment, sinon cette histoire de chien qu’on empêche de mordre, c’était une bonne journée.